dimanche, mars 24, 2024

Le Sénégal doit-il continuer avec le FCFA ou adopter une autre monnaie?

Le programme du président Diomaye, intitulé « Pour un Sénégal souverain, juste et prospère », a eu le mérite de susciter le débat, en période électorale, sur l'abandon du franc CFA. Mes collègues économistes ont tendance à aborder le sujet en utilisant des concepts que le Sénégalais moyen ne peut facilement comprendre. C’est pourquoi, dans cette contribution, je vais essayer d’aborder le sujet de manière très simple, en évitant autant que possible le jargon monétaire. Mais avant, je voudrais m’attarder un peu sur l’importance de la monnaie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la monnaie n’est pas seulement un sujet technique, c’est aussi un sujet politique qui touche à la souveraineté et à l’indépendance d’un pays. Une monnaie bien gérée joue un rôle fondamental dans le développement économique en fournissant la stabilité, la flexibilité et la souveraineté nécessaires pour favoriser la croissance à long terme et améliorer le bien-être économique des citoyens. Historique du Franc CFA Tout d’abord, il convient de souligner que le FCFA est une monnaie étrangère. Pour être plus précis, elle n’appartient pas au Sénégal ni aux autres pays de la Zone franc. C’est une monnaie française. En effet, le franc des colonies françaises d'Afrique (Franc CFA) a été créé par un décret du gouvernement français. Ce décret a été promulgué le 26 décembre 1945, alors que le Sénégal était encore une colonie. C’est pour cette raison que l’Assemblée nationale du Sénégal ne peut débattre de réformes relatives au franc CFA. Cela relève entièrement du Parlement français. C’est aussi pour cette raison que les billets de FCFA (de mauvaise qualité) sont fabriqués en France, plus précisément à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, pour maintenir l’expertise monétaire et les emplois en Hexagone. Ensuite, beaucoup de personnes ignorent que la création du FCFA était d’inspiration nazie. Durant la période d’occupation, les Allemands avaient imposé à la France un système monétaire qui reposait principalement sur l’ouverture d’un compte d’opérations à la Banque centrale allemande et une pseudo-monnaie (des « pseudo-Marks ») avec une parité fixe avec le franc français. Ce système permettait aux nazis, par un simple jeu d’écritures comptables, de s’accaparer gratuitement les richesses de la France occupée. Cette pratique monétaire choisie et imposée par le vainqueur n’était que l’expression d’une politique délibérément punitive à l’encontre de la France défaite. Les Allemands avaient aussi ouvert des comptes d’opérations pour chacun des autres pays occupés et demandaient à ces pays de leur exporter des biens et services qu’ils voulaient. En échange, les Allemands, par un simple jeu d’écritures comptables, créditaient les comptes d’opérations avec les « pseudo-Marks » de la domination. Les banques allemandes ne reconnaissaient pas ces « pseudo-Marks » qui ne pouvaient pas être utilisés en Allemagne. Les nazis avaient des représentants à la Banque de France pour contrôler les décisions monétaires. Ce qui leur a permis de vassaliser et de piller les ressources de la France occupée. À la fin de la guerre, la France était complètement ruinée par le système monétaire imposé par les nazis. Elle devait donc se reconstruire et s’assurer du monopole sur les matières premières de ses colonies, en empêchant la moindre concurrence avec le marché mondial. C’est pourquoi, dès sa sortie du système monétaire nazi, la France a imposé le FCFA (sa pseudo-monnaie) en 1958 à ses colonies d’Afrique pour s’octroyer des pouvoirs d’achat exorbitants en pays conquis, s’assurant ainsi l’exploitation gratuite de toutes les richesses africaines. Ayant subi un enrichissement sans cause par le biais d’une pseudo-monnaie, la France a appliqué intégralement ce système à toutes ses colonies avec une dose de cynisme incroyable. C’est comme si elle voulait se venger, non pas sur l’Allemagne, mais sur ses colonies d’Afrique. C’est ce système monétaire nazi, avec une pseudo-monnaie à parité fixe et des comptes d’opérations, qui est l’ancêtre du franc CFA. Par ailleurs, même si le FCFA a plus d’une fois changé de nom à la suite de réformes cosmétiques, l’acronyme est demeuré. Aujourd’hui, seules les anciennes colonies françaises dont la population est majoritairement composée de noirs continuent d’adopter cette monnaie coloniale. Des pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, Madagascar et la Mauritanie ont quitté cette monnaie coloniale dès leur indépendance et ont adopté leur propre monnaie. La Guinée en avait fait de même. Aucun de ces pays n’est revenu sur sa décision de quitter le giron monétaire colonial. À noter que par l’opération secrète dénommée Persil, la France a saboté la nouvelle monnaie guinéenne dès sa mise en circulation, car elle voyait d’un mauvais œil le rejet du FCFA par un pays d’Afrique noire francophone. L’opération Persil a permis de démultiplier la monnaie guinéenne et de la déverser par les airs dans tout le pays. La conséquence a été l’asphyxie de l’économie de la Guinée, puisque beaucoup de travailleurs qui avaient ramassé des liasses de billets sont restés chez eux et ne travaillaient plus. Le Togo indépendant avait voulu quitter la monnaie coloniale, mais le président Olympio a été assassiné à la suite d’un complot ourdi par les services secrets français. Conséquemment, cet assassinat avait définitivement enterré le projet quasiment achevé de création du franc togolais. Le FCFA est actuellement la monnaie commune de 14 pays d’Afrique noire francophone. Le 11 janvier 1994 à Dakar, la France imposait une dévaluation du franc CFA. Cette diminution de valeur de 50% avait permis de remplir, en devises, les caisses du compte d’opérations du Trésor français, au détriment du bien-être socio-économique des Sénégalais et des Africains. Le 21 décembre 2019 à Abidjan, la France, soutenue par la Côte-d’Ivoire, annonçait un projet de réforme comportant le changement de nom du FCFA qui devait devenir l'Éco en juillet 2020, le retrait « virtuel » des administrateurs français de la Banque Centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la fin du compte d'opérations et du dépôt des devises au Trésor français. En réalité, cette réforme visait à saborder la création d’une monnaie unique de la CÉDÉAO et à calmer la jeunesse africaine opposée au FCFA. Le projet de réforme n'a pas été entièrement mis en œuvre du fait que la pandémie de COVID-19 n'a pas permis l’avènement de l’Éco, qui aurait inévitablement été accompagné d’une dévaluation. Fonctionnement du franc CFA En Afrique de l’Ouest, le FCFA est théoriquement géré par la banque centrale (BCEAO). Cette banque ne fonctionne pas comme une vraie banque centrale, mais comme une super banque commerciale qui s’enrichit aux dépens des banques commerciales. En effet, avec la parité fixe du FCFA et la fabrication des billets en France et par la France, la BCEAO ne possède pas toute l’expertise requise en matière de gestion monétaire. Qui plus est, elle ne rend pas de services à l’économie et à la société, et sa « politique monétaire » est dictée par les institutions françaises. En réalité, la BCEAO est une succursale de la Banque centrale européenne par l’entremise du ministère français des finances (Bercy) et de la Banque de France. Aucune décision majeure ne peut être prise par la BCEAO ou par la Conférence des chefs d’États sans l’accord des institutions françaises. Les autres faiblesses de la BCEAO sont liées à son manque d'indépendance, sa capacité limitée à répondre aux chocs économiques, le manque de transparence dans sa gouvernance, ainsi que son exposition aux influences des institutions financières internationales. Le FCFA se distingue par son arrimage à l’euro avec une parité fixe. Cela signifie que la valeur du FCFA fluctue en fonction de celle de l’euro sur le marché des changes. Il se distingue également par la convertibilité illimitée « garantie » par le Trésor français, en contrepartie d’une centralisation des réserves de change (stock de devises et d’or des Africains) dans les comptes d’opérations. Cela signifie que la France encaisse dans son Trésor public, c'est-à-dire le budget de l’État (et non pas la Banque de France), l’argent provenant des exportations du Sénégal et des autres pays de la Zone franc. En réalité, la convertibilité illimitée est un leurre, car la France ne dispose pas de quantité illimitée de devises à prêter. Quand les pays de la Zone franc importent des produits ou services, ils sont obligés d’emprunter des devises à la France. Celle-ci puise dans les comptes d’opérations pour leur prêter leurs propres devises avec des intérêts en sus. C’est pourquoi les pays africains perçoivent la France comme un bienfaiteur alors qu’elle les endette avec l’argent qu’ils ont durement gagné. C’est cet endettement des pays africains par la France et par des capitaux africains que j’appelle l’esclavage monétaire voulu et subi. La confiscation des stocks de devises et d’or, sous prétexte de garantir le franc CFA, a pour principales conséquences le surendettement des pays comme le Sénégal et l’impossibilité de s’industrialiser. En réalité, le FCFA est garanti par les Africains eux-mêmes à travers leurs dépôts de devises et d’or en France. La France utilise l’argent des Africains pour financer ses découverts budgétaires et amortir sa dette. Comme autre contrepartie de la garantie du franc CFA, le Sénégal et les autres pays de la Zone franc doivent déposer leurs états financiers en France à la fin de chaque année fiscale. C’est une manière de rendre compte à la France, propriétaire-garante du FCFA. Ce qui permet à ce pays étranger de peser sur les décisions budgétaires des pays africains. De plus, le FCFA n’est convertible que dans sa Zone. Tout comme le Dalasi gambien n’est convertible que dans sa Zone, c’est-à-dire sur le territoire gambien. Le franc n’est pas du tout une monnaie convertible. La France prétend garantir le FCFA, alors qu’aucune banque sur son territoire n'accepte cette pseudo-monnaie. Il est étonnant que la France garantisse ce qui n’a aucune valeur sur son territoire. La France impose également la libre transférabilité. Cela signifie que tout l’argent gagné par les entreprises, en particulier françaises, peut être converti en devises, sans aucune perte de change, et transféré en France le même jour, sans aucune restriction. En réalité, la libre transférabilité n’est rien d’autre qu’une fuite savamment organisée des capitaux de la Zone franc vers l’étranger. Cela travestit le taux de croissance enregistré par les pays de la Zone franc et accentue le chômage et la pauvreté. Cela est illustré par le plus récent classement de l’indice de développement humain (IDH). Dans le classement IDH des pays africains, les sept majeurs ne comprennent aucun pays de la Zone franc. Dans ce classement également, la moitié des dix derniers pays est constituée de pays de la Zone franc. Je me passe des comparaisons avec la Corée du Sud qui, en 1960, avait pratiquement le même niveau de développement que le Sénégal. La maîtrise de l'inflation est le point le plus vanté par les adeptes du FCFA. L'inflation est exaltée comme étant la plus basse dans la Zone franc que dans la plupart des autres pays du continent. Cependant, nous constatons que le panier de la ménagère est plus cher, par exemple, au Sénégal qu’en Gambie et en Côte-d’Ivoire qu’au Ghana. La comparaison du coût de la vie suit la même tendance alors que le taux d’inflation est beaucoup plus élevé en Gambie et au Ghana. Quel paradoxe ! Ces deux pays ont la particularité de posséder leur propre monnaie. En tant qu’économiste, je ne peux m’empêcher de questionner la pertinence des données et la méthode utilisées par la BCEAO pour calculer le taux d’inflation. Je souhaite que cette institution rende publics ses données et sa méthode de calcul pour plus de transparence. Quel serait le taux d’inflation dans l’hypothèse où les pays de l’Afrique de l’Ouest de la Zone franc élimineraient toutes les subventions à la consommation ? Autres avantages que la France tire du franc CFA La France peut utiliser le FCFA comme un levier pour accéder aux marchés régionaux des pays membres, en facilitant les échanges commerciaux et en favorisant les investissements français dans la région. En outre, la France, à travers ses accords avec les pays membres, exerce une influence sur la politique monétaire de la région, ce qui peut être bénéfique pour ses intérêts économiques et géopolitiques. Le FCFA sert également d'outil pour maintenir une influence politique et économique dans les pays africains membres, renforçant ainsi les relations bilatérales entre la France et ces pays. Enfin, la France peut utiliser la planche à billets de son usine de Chamalières pour financer ses entreprises installées dans un pays de la Zone Franc. Ceci est d’autant plus facile que contrairement à l’Euro, les billets de FCFA sont numérotés par des lettres (la lettre K identifie les billets émis pour le Sénégal). Elle peut émettre des FCFA pour son propre compte, les envoyer dans un pays cible en Afrique pour les convertir là-bas en Euro et rapatrier facilement la somme en France. Le FCFA contribue à vassaliser le Sénégal et à maintenir la pauvreté Le Sénégal a accepté de renoncer à sa souveraineté monétaire au profit, non pas de la CÉDÉAO, mais de la France. Pour ce faire, le pays paie un loyer au propriétaire-garant du FCFA, et ce, à chaque opération financière qui rapporte des devises (dollars, euro, yen, yuan, etc). En d’autres termes, ce loyer ou titre de garantie du FCFA se traduit par une renonciation à toutes les devises que gagne le Sénégal, au profit de la France. Lorsque le Sénégal exporte, par exemple des produits aux États-Unis, il est payé en dollars. Supposons que lors d’une opération d’exportation le Sénégal gagne 100 M$. Parce que le Sénégal doit payer un loyer à la France sur cette opération, les Américains vont transférer la totalité du montant à la France. Ce pays dépose une moitié de la somme (50 millions de dollars) au Trésor Français. L’autre moitié est encore confisquée par le Trésor français, cette fois-ci, pour permettre la fabrication des billets de FCFA qui seront envoyés au Sénégal à la place des 500M$. À noter que le Sénégal ne recevra pas l’équivalent exact de cette somme car la France va déduire les frais d’impression et de transport des FCFA à destination de la BCEAO. Sur cette opération de commerce extérieur sénégalais, la France a légalement confisqué la totalité des 100M$ et le Sénégal a volontairement cédé ses devises à la France. C’est ce qu’on appelle la servitude volontaire, côté sénégalais ou l’enrichissement sans cause, côté français. En suivant le même procédé, la France récupère également toutes les devises que les émigrés sénégalais envoient au pays et même les emprunts en devises du gouvernement auprès des bailleurs de fonds. Supposons maintenant que le Sénégal décide d’acheter du pétrole pour un montant total de 20M$. Le pays doit emprunter cette somme à la France. Ce pays va prêter 20M$ au Sénégal pour acheter le pétrole. Donc chaque opération d’importation du Sénégal en dehors de la Zone franc se traduit par une augmentation de sa dette. Il est donc illusoire de penser que le Sénégal pourra se développer avec ce système monétaire qui limite le bien-être socio-économique de ses citoyens et qui ne fait que servir les intérêts de la France. Ce système est unique au monde. L’ancien vice-premier ministre italien, Luigi Di Maio avait raison de dire que « La France est l'un des pays qui, en imprimant de l'argent pour 14 États africains, empêche leur développement économique et contribue au fait que les réfugiés partent et meurent en mer ou arrivent sur nos côtes. » En définitive, l’usage du CFA justifie et légalise les sacrifices inouïs imposés sans cesse aux peuples africains par leurs chefs d’État et le gouvernement français. Les pays qui ont quitté cette monnaie se portent beaucoup mieux qu’avant. Aucun pays au monde ne s’est développé sans utiliser sa propre monnaie. De même, aucun pays au monde ne s’est développé en utilisant une monnaie communautaire. Les pays de l’Union européenne se sont d’abord développés, chacun avec sa propre monnaie, avant de migrer ensuite vers une union monétaire. Celle-ci ne profite qu’au pays économiquement dominant de la zone. Dans le cadre de la CÉDÉAO, une monnaie communautaire profiterait davantage au Nigeria qui représente à lui seul 60 % du PIB de cette région. La monnaie incarne la souveraineté d’un peuple et est un outil précieux de développement social, économique et culturel. Pas de monnaie, pas d’économie solide, pas d’indépendance politique et financière. Il est donc pertinent que le candidat Bassirou Diomaye Faye, qui prône la souveraineté de son pays, puisse inclure dans son programme la création d’une monnaie nationale. Cependant, une monnaie nationale, à elle seule, ne suffit pas pour permettre le développement. Pour produire les effets recherchés, la monnaie nationale doit être accompagnée par des institutions solides, une bonne gouvernance budgétaire, politique, sociale et économique. Elle requiert également d’être gérée de manière transparente par une banque centrale totalement indépendante du pouvoir exécutif, et ce, pour éviter un usage abusif de la planche à billets.

lundi, avril 12, 2010

Monument de la Renaissance Africaine – Une œuvre magistrale d’Abdoulaye Wade

J’ai reçu en ce début de mois d’avril 2010, beaucoup de messages téléphoniques et surtout électroniques sur diverses questions ayant trait à la vie politique sénégalaise. Je remercie tous ceux ou celles qui ont porté des appréciations tant positives que négatives sur la gestion du pays, sous le leadership d’Abdoulaye Wade. J’ai répondu individuellement à chacun d’eux, à l’exception de ceux ou celles qui m’ont envoyé des poissons d’avril. Aussi, comme l’ont souhaité un très grand nombre d’internautes et de mobinautes, ai-je décidé de partager, dans la blogosphère, mes opinions sur vos questions et vos préoccupations.

Monument de la Renaissance – Une œuvre magistrale d’Abdoulaye Wade

Ça y est s’est fait ! La Renaissance africaine a maintenant un nouveau symbole. Le président Wade du Sénégal a inauguré le 3 avril 2010, le Monument de la Renaissance Africaine, en présence d’une vingtaine de chef d’État africains. Dakar est maintenant sur la map des monuments comme New York (Statue de la liberté), Rio de Janeiro (Christ Rédempteur) ou Paris (Tour Eiffel). Me Abdoulaye Wade a visé haut, grand et fait étalage avec brio de son panafricanisme et de son ambition toujours renouvelée pour l’Afrique et la Diaspora. Le Monument de la Renaissance, qui durera 1200 ans selon ses concepteurs, comprend, entre autres, un théâtre de verdure, un restaurant panoramique, des boutiques, de mini villages artisanaux. Haut de 52 mètres, ce monument en bronze, debout sur l’une des collines des Mamelles qui surplombent la capitale sénégalaise, culmine à une centaine de mètres d’altitude, devenant le monument le plus haut du monde. Il représente un couple et son enfant, dressés vers le ciel, l'homme portant son enfant sur son biceps et tenant sa femme par la taille. Il s'agit, selon le chef de l’État sénégalais, de montrer au travers cette famille, une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l'obscurantisme pour aller vers la lumière. Après quatre siècles et demi d'esclavage, de traite négrière et de deux siècles de colonisation, l’Afrique a tenu debout et sort revigorée de ces épreuves pour se tourner vers l’avenir. Un monument aussi grandiose ne pouvait évidemment pas rester sans critique de la part de la presse néo-coloniale, notamment française. Cette presse jalouse de l’œuvre du président Wade et du nouveau rayonnement que le monument a conféré au Sénégal et à l’Afrique, a diffusé les critiques les plus saugrenues et servi pour la circonstance de relais aux interprétations des islamistes. Elle a délibérément choisie de mettre en exergue la converse, de verser dans des querelles de bas étages et d’utiliser les qualificatifs indigne d’une presse qui se respecte, pour essayer de noircir le tableau. Mais c’est peine perdue. L’Afrique vient de prouver qu’elle peut faire une réalisation fantastique sans l’aide ou l’assistance d’aucune puissance néocoloniale. La renaissance de l’Afrique est devenue une réalité avec laquelle il va falloir désormais compter. Le président Wade a eu le mérite d’appuyer sur le bouton du décollage de tout un peuple, de tout un contient. Bravo Goorgui!

Affaire Alex Segura Une maladresse d’État

Bien que l’affaire date du 25 septembre dernier, elle fait encore l’objet de beaucoup de supputations et de commentaires. Pour rappel, Alex Segura, représentant résident du FMI au Sénégal, avait reçu des mains du président de ce pays, qu’il s'apprêtait à quitter au terme de sa mission, une somme estimées à 200 000 euros. Beaucoup de commentateurs ont considéré cette affaire comme une corruption d’un fonctionnaire international. Sans doute, surpris par la tournure des événements, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement s’était empressé de dire que le Sénégal n’avait rien à avoir avec cette affaire. Le président Wade quant à lui parla de cadeaux offert selon une tradition établie et d’erreur commise par son aide de camp sur le montant remis. Mais une telle situation ne peut surprendre aucun spécialiste de l’administration publique du fait de l’instabilité du cadre institutionnel de ce pays. Le FMI, après enquête, a blanchi son employé et a classé l’affaire. Autrement dit, pour cette institution, il n’y a pas de corrompu, et par conséquent pas de corrupteur. Nous savons que Segura, de retour à Washington, n’aura pas de pouvoir significatif d’influence sur les décisions de son organisation. Il ne fait pas partie du cercle des décideurs du FMI. Le corrompre n’aurait donc abouti à rien. C’est pourquoi, je n’ai pas, un seul instant, cru à la thèse de la corruption. Mon analyse s’est située au niveau managérial. J’en ai tiré la conclusion qu’Alex a été victime d’une maladresse d’État et Wade, d’une absence de politique de gestion en matière de cadeaux. En somme, c’est l’inexistence d’une telle politique qui est à la base de l’amateurisme d’État auquel on a assisté. Je n’en dirais pas plus.

Partage de deniers public entre membres de l’ARPT- Un décret bidon

Épinglé par un rapport de l’inspection générale d’État datant du 30 juin 2008, Daniel Goumalo Seck, avait été démis de ces fonctions, de directeur de l'Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARPT), le 11 septembre 2009 par le président Abdoulaye Wade. Lui et sept membres du conseil de Régulation se sont tout simplement partagés, le 5 mars 2008, près d’1 milliard 600 millions de FCFA provenant de l’attribution de la licence de téléphonie au groupe soudanais Sudatel, le 03 septembre 2007. À lui tout seul, le directeur s’est octroyé une prime exceptionnelle de plus de 135 millions de FCFA, comme à Wall Street. Malgré la gravité des faits qui lui sont reproché, ce n’est que le 10 mars 2010 qu’il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt et obtiendra une liberté provisoire, six jours plus tard. Au Sénégal liberté provisoire rime toujours avec liberté définitive. À la surprise générale, nous avons appris qu’il n y avait pas de scandale et que c’était en vertu d’une disposition du décret n° 2008-222 du 05 mars 2008 que ce partage a pu se faire. Sur la forme, il peut être reproché aux membres de l’agence une précipitation ou une anticipation dans la perception des primes, mais dans le fond, nous ne pouvons que reprocher cette affaire aux rédacteurs du décret en question. Préciser de manière formelle qu’un montant 2% des 80 milliards de la contrepartie due au titre de la licence de Sudatel est affecté à la réalisation des missions de l’agence et que sa répartition est faite dans le budget approuvé par le conseil de la Régulation, c’est ouvrir la porte à des comportements aux antipodes de la bonne gestion des dépenses publiques. Les membres du conseil de Régulation l’ont rapidement compris, en approuvant, un budget comportant des primes exceptionnelles. Ils pourront toujours arguer que les primes contribuent à leur motivation et à la réalisation d’une performance accrue dans le cadre de la mission de leur agence. Tout s’est passé comme s’il y avait une complicité entre eux et les rédacteurs du décret. Ces derniers, je présume, n’ignoraient pas le statut d’une agence dans l’appareil d’État. Les rédacteurs du projet de décret ne sont pas les seuls à blâmer. Ceux qui étaient chargés de l’étudier et de l’analyser, sous tous les angles, dans le circuit administratif, avaient également failli à leur devoir républicain.

Conseil Supérieur des sénégalais de l’extérieur – Halte à l’amateurisme

Je sais qu’il y a des personnes qui auraient aimé que j’approuve ce qui a été fait ou alors que je me taise. Ce sont ces mêmes personnes qui pensent que j’ai agi comme un membre en règle de l’opposition. Elles pensent que l’État et le PDS ne font qu’un et qu’un militant ne doit pas émettre des critiques ni envers l’un, ni envers l’autre. Elles n’ont rien compris, ni des concepts de militantisme et de la responsabilité d’État, ni du principe de la séparation du parti et de l’État, ni du libéralisme auquel elles se réclament, ni même du principe de consultation des intervenants dans l’engagement public. Elles ignorent que, la pensée unique conduit à la stagnation et au déclin et que l’amateurisme conduit au discrédit et à l’irrespect. Fort heureusement, elles constituent une infime minorité.

J’espère que les critiques que j’ai émises aussi bien sur la forme que sur le fond du processus ayant conduit à la mise en place du conseil, servirons de leçons à tous ceux qui seraient tentés de nouveau de verser dans l’amateurisme et l’irresponsabilité.













vendredi, avril 02, 2010

Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur : Halte à l’amateurisme et à l’irresponsabilité!

J’ai décliné ma désignation à titre de délégué au Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur (CSSE) pour des raisons de convenance personnelle et j’ai décidé de partager avec vous le scenario, non pas d’un film hollywoodien de série B, mais d’un rocambolesque festival d’amateurisme et d’irresponsabilité.

Le service compétent de l’ambassade du Sénégal au Canada m’a contacté, par téléphone, le 24 mars 2010, dans la soirée, pour m’informer de ma désignation à titre de délégué du Canada au Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur. Je suis invité, de ce fait, à prendre part à la rencontre des membres de ce dit conseil, les 2 et 3 avril 2010 à Dakar.

L’agent diplomatique m’a précisé qu’il a reçu l’information le jour même et qu’il a agi avec diligence. Naturellement, je lui ai demandé des informations sur les modalités du choix des délégués, la nature de la rencontre, l’ordre du jour, l’information cernant le CSSE et le programme. La seule réponse qu’il pouvait me fournir c’est que je serais pris en charge pour le transport aérien mais que je devais au préalable compléter un formulaire de renseignements personnels. Ce qui était loin de mes préoccupations.

Mon interlocuteur m’a précisé que j’ai été choisi en même temps qu’un dénommé Ibrahima Sarr et m’a demandé des informations sur celui-ci. Sur la liste qui lui a été transmise depuis Dakar, ne figurait, à coté de ce nom, que la mention professeur d’université. L’agent diplomatique ne disposait d’aucune coordonnée pour le joindre. Évidemment, je ne connaissais aucun Ibrahima Sarr vivant au Canada. Je lui ai précisé qu’il devrait y avoir une erreur sur le prénom de la personne, avant de lui donner le nom et les coordonnées de celui que je pensais être le second délégué. Manifestement, une erreur a été commise. J’ose espérer qu’elle n’a pas été commise sur un décret ou sur un arrêté ministériel.

J’ai été surpris d’apprendre que j’ai été désigné pour représenter les sénégalais du Canada sans que je sache par qui, comment et quand.
Comment peut-on se permettre de m’engager sur cette affaire sans faire le moindre effort de me consulter au préalable ou de m’en informer? On n’a pensé, à tord, que j’allais, comme un prisonnier, acquiescer et me rendre, ou comme un mouton de panurge, suivre sans poser de questions. On n’a pensé à tord aussi que j’allais accepter de me déplacer, au frais du contribuable sénégalais, juste pour applaudir des discours ou pour faire de la figuration.
Ceux qui ont été à la base de cela se sont lourdement trompés sur mon compte.
Y a-t-il au ministère des Sénégalais de l’Extérieur quelqu’un qui connait les principes de base du management 101? Je ne m’engage pas sur une affaire dont je ne connais ni les tenants, ni les aboutissements. Qui plus est, je n’ai reçu le mandat d’aucune structure des sénégalais du Canada ou du reste de la diaspora pour les représenter au CSSE.

Mes tentatives pour recevoir plus d’informations n’ont pas été très fructueuses.
J’ai réussi seulement à connaître que j’ai été choisi par récompense à mon militantisme au sein du PDS, 23 ans durant. C’est une erreur monumentale, doublée d’un manque de respect et de considération que de penser qu’un poste délégué au CSSE peut constituer une récompense à mon combat politique. J’ai éprouvé de la peine en apprenant cela. C’est une insulte à mon intellect et à mon combat politique. Je suis conscient que je ne suis pas indispensable, mais j’ai des principes et je ne suis pas un mouton de panurge. Je n’ai jamais accepté, ni cautionné l’inacceptable.

Malgré la lettre que j’ai envoyée au ministère des Sénégalais de l’Extérieur, le 25 mars, via l’ambassade, pour décliner le choix porté sur ma personne, j’ai constaté qu’une réservation a été faite à mon nom trois jours plus tard. En agissant de la sorte, les organisateurs de l’évènement ont fait preuve d’amateurisme et m’ont profondément déçu.

Par ailleurs, en ne cooptant que des libéraux et leurs alliés, on a ôté toute crédibilité au CSSE. Les préoccupations des sénégalais de l’extérieur transcendent les clivages politiques. Pourquoi n’a-t-on pas choisi d’organiser des élections démocratiques pour permettre au sénégalais de l’extérieur de choisir eux-mêmes les délégués?
C’est vrai que le Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur est un organe consultatif. Mais ce n’est pas un motif suffisant pour ne pas appliquer les règles de la démocratie.


Djibril Sambou
Ottawa, Canada

Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur : Halte à l’amateurisme et à l’irresponsabilité!

J’ai décliné ma désignation à titre de délégué au Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur (CSSE) pour des raisons de convenance personnelle et j’ai décidé de partager avec vous le scenario, non pas d’un film hollywoodien de série B, mais d’un rocambolesque festival d’amateurisme et d’irresponsabilité.

Le service compétent de l’ambassade du Sénégal au Canada m’a contacté, par téléphone, le 24 mars 2010, dans la soirée, pour m’informer de ma désignation à titre de délégué du Canada au Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur. Je suis invité, de ce fait, à prendre part à la rencontre des membres de ce dit conseil, les 2 et 3 avril 2010 à Dakar.

L’agent diplomatique m’a précisé qu’il a reçu l’information le jour même et qu’il a agi avec diligence. Naturellement, je lui ai demandé des informations sur les modalités du choix des délégués, la nature de la rencontre, l’ordre du jour, l’information cernant le CSSE et le programme. La seule réponse qu’il pouvait me fournir c’est que je serais pris en charge pour le transport aérien mais que je devais au préalable compléter un formulaire de renseignements personnels. Ce qui était loin de mes préoccupations.

Mon interlocuteur m’a précisé que j’ai été choisi en même temps qu’un dénommé Ibrahima Sarr et m’a demandé des informations sur celui-ci. Sur la liste qui lui a été transmise depuis Dakar, ne figurait, à coté de ce nom, que la mention professeur d’université. L’agent diplomatique ne disposait d’aucune coordonnée pour le joindre. Évidemment, je ne connaissais aucun Ibrahima Sarr vivant au Canada. Je lui ai précisé qu’il devrait y avoir une erreur sur le prénom de la personne, avant de lui donner le nom et les coordonnées de celui que je pensais être le second délégué. Manifestement, une erreur a été commise. J’ose espérer qu’elle n’a pas été commise sur un décret ou sur un arrêté ministériel.

J’ai été surpris d’apprendre que j’ai été désigné pour représenter les sénégalais du Canada sans que je sache par qui, comment et quand.
Comment peut-on se permettre de m’engager sur cette affaire sans faire le moindre effort de me consulter au préalable ou de m’en informer? On n’a pensé, à tord, que j’allais, comme un prisonnier, acquiescer et me rendre, ou comme un mouton de panurge, suivre sans poser de questions. On n’a pensé à tord aussi que j’allais accepter de me déplacer, au frais du contribuable sénégalais, juste pour applaudir des discours ou pour faire de la figuration.
Ceux qui ont été à la base de cela se sont lourdement trompés sur mon compte.
Y a-t-il au ministère des Sénégalais de l’Extérieur quelqu’un qui connait les principes de base du management 101? Je ne m’engage pas sur une affaire dont je ne connais ni les tenants, ni les aboutissements. Qui plus est, je n’ai reçu le mandat d’aucune structure des sénégalais du Canada ou du reste de la diaspora pour les représenter au CSSE.

Mes tentatives pour recevoir plus d’informations n’ont pas été très fructueuses.
J’ai réussi seulement à connaître que j’ai été choisi par récompense à mon militantisme au sein du PDS, 23 ans durant. C’est une erreur monumentale, doublée d’un manque de respect et de considération que de penser qu’un poste délégué au CSSE peut constituer une récompense à mon combat politique. J’ai éprouvé de la peine en apprenant cela. C’est une insulte à mon intellect et à mon combat politique. Je suis conscient que je ne suis pas indispensable, mais j’ai des principes et je ne suis pas un mouton de panurge. Je n’ai jamais accepté, ni cautionné l’inacceptable.

Malgré la lettre que j’ai envoyée au ministère des Sénégalais de l’Extérieur, le 25 mars, via l’ambassade, pour décliner le choix porté sur ma personne, j’ai constaté qu’une réservation a été faite à mon nom trois jours plus tard. En agissant de la sorte, les organisateurs de l’évènement ont fait preuve d’amateurisme et m’ont profondément déçu.

Par ailleurs, en ne coptant que des libéraux et leurs alliés, on a ôté toute crédibilité au CSSE. Les préoccupations des sénégalais de l’extérieur transcendent les clivages politiques. Pourquoi n’a-t-on pas choisi d’organiser des élections démocratiques pour permettre au sénégalais de l’extérieur de choisir eux-mêmes les délégués?
C’est vrai que le Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur est un organe consultatif. Mais ce n’est pas un motif suffisant pour ne pas appliquer les règles de la démocratie.


Djibril Sambou
Ottawa, Canada

jeudi, février 11, 2010

Le Parti démocratique sénégalais libéral (PDSL) est mal parti.

C’est la première fois dans l’histoire de la démocratie moderne qu’un parti politique, pour renouveler ses instances, vende des cartes, autres que les siennes. Qui plus est, les cartes d’un parti qui n’est pas encore constitué. Nous savions le caractère informel du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir au Sénégal), mais là, c’est le summum. Le PDS vient de faire mauvaise école dans le domaine de la science politique en étalant son archaïsme à la face du monde.

En réponse aux appels de plus en pressentes pour la modernisation du parti, le Secrétaire général national annonce la reprise en main du parti et formule, dans un premier temps, une proposition visant à changer le nom du PDS en PDSL (Parti démocratique sénégalais libéral) pour, entre autres raisons, réaffirmer l’ancrage au libéralisme. C’est une reconnaissance implicite du quasi noyautage de son parti par les ex (ex- socialistes, ex-marxiste lénisites, ex-trotskistes, ex-maoïstes, ex-nationalistes, ex-républicains, etc.) et les mouvements périphériques, mais également de la faiblesse idéologique et doctrinale des militants de la 25ème heure pour ce qui a trait au libéralisme.

Dans un second temps, il convoque des responsables de son parti et quelques leaders de partis alliés au Palais de la république pour leur informer de sa décision de lancer les opérations de renouvellements des instances et de confier la fonction de coordinateur à Farba Senghor pour le seconder. Ce vaillant militant devient implicitement le numéro deux du parti. Jusque-là, nous ne pouvons que nous en féliciter.

Mais grande a été notre surprise d’apprendre que ce sont des cartes estampillées PDSL qui sont mises en vente. Comment peut-on prétendre renouveler le PDS en vendant des cartes du PDSL, un parti qu’il n’existe pas? C’est la question que se posent encore beaucoup de sénégalais.

Elle est d’autant plus pertinente qu’aucune instance nationale n’a validé cette procédure et qu’un aucun congrès n’a été tenu pour dissoudre le PDS. Il y a eu manifestement une violation flagrante des statuts du PDS et maldonne dans la «gestation» du PDSL. À quoi bon de se doter de textes constitutifs si personne ne les respecte ou ne les fais respecter?

En réalité, pour éviter cette maldonne, seuls deux options étaient possibles: Premièrement, convoquer le congrès pour dissoudre le PDS et créer le PDSL, ou deuxièmement, renouveler le parti avec des cartes du PDS (et non du PDSL) avant de changer les statuts du PDS en PDSL au cours d’un congrès.

La procédure en cours pose, inéluctablement, les germes de la contestation des résultats qui sortiront de ces renouvellements. En effet, tout militant, peut ester en justice pour faire invalider la procédure. Les statuts ont force de loi pour tout militant, y compris Me Abdoulaye Wade qui, en sa qualité de Chef, a l’obligation de les respecter et de les faire respecter. On ne peut, sur la base de la vente de cartes, autres que celles du PDS, délester un responsable de ses fonctions électives dans le parti. Le règlement intérieur interdit très clairement à tout militant ou militante de détenir la carte d’un autre parti légalement constitué ou non. C’est un motif d’exclusion. Ceux qui affirment qu’acheter la carte du PDSL, c’est s’auto-exclure du PDS, n’ont pas tout à fait tords. C’est sans doute, conscient de ce danger, que certains responsables versent dans le confusionnisme en avançant que le PDS et le PDSL sont une même entité. Ils ignorent sans doute qu’en ajoutant un ‘’L’’ au sigle, on obtient autre chose que le PDS, ce patrimoine accumulé à la suite d’énormes sacrifices. D’ailleurs ce débat a été tranché par la justice lors de mise en orbite du PDS/R par M. Serigne Diop et sa bande.

Le lait est tiré, il faut le boire pour faire passer la pilule, me dirons certains.

À ceux-là, je répondrais que le lait tiré est frelaté et qu’en démocratie, la fin ne justifie pas les moyens. Toutefois, il est encore possible de rectifier le tir. Pour ce faire, il s’agira de faire valider le processus de renouvellement par le Bureau politique et de retirer de la circulation les cartes du PDSL pour les remplacer par les cartes du PDS.

D’autres, seraient tenté de m’accuser d’être contre les renouvellements.

À ceux-là, je répondrais que je suis depuis longtemps un fervent partisan du renouvellement et de la modernisation du parti comme en témoignent mes nombreuses prises de positions à ce sujet.

Il vrai que je suis un partisan du statut quo en ce qui trait au changement de nom du parti. Je reste convaincu que changer le nom du PDS n’apporterait rien de nouveau. Ce serait tout au plus poser un acte de lèse majesté, doublée d’une volonté de détournement d’une formidable œuvre démocratique, ancrée dans les annales de l’histoire. C’est comme si on décidait de changer le nom d’Abdoulaye Wade par Laye Tally pour créer un leadership nouveau en oubliant que dans la conscience populaire et dans l’histoire, il restera toujours l’homme du 31 juillet 1974 et du 19 mars 2000.

Finalement, ce qui importe vraiment, c’est de renouveler le PDS par des cartes du PDS, de moderniser son fonctionnement, d’incarner le peuple au lieu d’incarner les princes du golf, de changer les comportements nuisibles, de répondre aux attentes des populations qui nous ont sanctionnés dans les grandes villes et de mettre un terme à cette incapacité criarde de punir sévèrement et durablement les actes de mauvaise gestion des deniers publics. Le ‘Sopi Bé Faaw’ doit passer par là.

dsambou@sympatico.ca