jeudi, septembre 06, 2007

LE PDS DOIT-IL CONTINUER D’ETRE LE RECEPTACLE DES PILLEURS DE DENIERS PUBLICS?




Dès son avènement à la magistrature suprême du pays en mars 2000, le Chef de l’État, Me Abdoulaye Wade avait exprimé sa volonté de ne pas se livrer à une chasse aux sorcières et d’élargir la base de son parti, le PDS.

En agissant de la sorte, le Président de la République voulait donner une leçon de démocratie à l’Afrique toute entière.

Mais son tout puissant ministre d’État et Directeur de cabinet d’alors, lui, y voyait une occasion inespérée de baliser la voie devant le mener au fauteuil de son patron, pas plus tard qu'en 2007.

C’est ainsi qu’il utilisa les audits à lui confiés par le Président Wade pour exercer un chantage éhonté sur tous ceux qui étaient épinglés, à l’exception de M’Baye Diouf qui lui avait laminé et humilié aux élections législatives de 1998. Celui-ci a été envoyé derrière les barreaux avant même la publication des résultats de l’audit de la Société nationale des chemins de fer.

Couvert du manteau de l’élargissement des bases du parti, il inonda celui-ci de voleurs caractérisés de deniers publics. Pire encore, ils sont presque tous parachutés dans l’exercice du pouvoir et leurs dossiers classés aux calendres grecs. De parti propre nous en sommes presque arrivés à un parti sali, fortement courtisé par des opportunistes sans vergogne.

De parti de combattants et d’incorruptibles, nous sommes, aujourd’hui, en train de devenir, petit à petit, un parti d’intérêts corporatistes, claniques, régionalistes et pire encore, un refuge pour malpropres. Cet aspect de la situation n’échappe pas au peuple. Heureusement que celui-ci est de notre côté, du côté de Me Wade devrais-je écrire, car c’est à lui et à lui tout seul que l’écrasante majorité du peuple se réclame et s’identifie.

Après, l’échec d’Idrissa Seck, dans son ambition démesurée de succéder vaille que vaille à son père spirituel, les malpropres ne pouvaient le suivre, de peur de voir leurs dossiers refaire surface. Ils sont restés en continuant de faire un lobbying intense pour le retour de leur mentor de malpropre. Ce retour échouera une première fois à la veille de la campagne pour les dernières les élections présidentielles.

En réalité, ce qui fait courir les partisans d’un retour d’Idrissa Seck au PDS, ce sont les relations avec les monarchies pétrolières du Golf et les chantiers de l’ANOCI confiés à M. Karim Wade. Homme compétent, honnête et mu seulement par la réussite du magistère de son père, il gêne considérablement les malpropres et ceux qui désirent rééditer le coup de Mara pour s’enrichir rapidement sur le dos du peuple. D’ailleurs, il n’est pas exagéré d’affirmer qu’ils sont à la base de toute la campagne de salissage et de dénigrement visant à discréditer le Président exécutif de l’ANOCI.

Malgré la réélection triomphale du Chef libéral, les partisans d’un retour au PDS du réfugié de Paris n’ont pas baissé les armes. Cette fois-ci, ils ont profité de la volonté exprimée du Secrétaire général national du PDS d’améliorer la performance organisationnelle et structurelle du parti pour essayer de récupérer cela à leur compte, sans passer, comme il se doit, par un congrès.

Pour ce faire, ils déroulent une stratégie à deux niveaux :

En premier lieu, ils parlent de refondation du parti.
Par refondation, ils entendent remplacer notre parti actuel par un nouveau parti présidentiel dont le sigle ne serait plus PDS, dont l’idéologie ne serait plus libérale et dont le vrai patron ne serait plus Me Wade. Celui-ci devant rester au-dessus de la mêlée. En vérité ils veulent créer une UMP à la sénégalaise. Lorsqu’en France, M. Chirac avait accepté la dissolution du RPR et la création de l’UMP, il ne pensait pas ce que nouveau parti de la majorité présidentielle allait être contrôlé par celui qui l’avait trahi au profit de M. Balladur.

En sabordant le RPR, M. Chirac avait aussi, sans le savoir, sabordé son héritage politique. D’ailleurs, les chiraquiens sont aujourd’hui plus que marginalisés dans les instances de décisions de l’UMP. On ne parle même plus du RPR de Chirac, mais plutôt de l’UMP de Sarko.

En réalité, ce que le Secrétaire général national du PDS propose, c’est une réingénierie du parti, autrement dit, il propose de passer au peigne fin tous les textes qui régissent son fonctionnement, ses structures et son organisation pour le rendre plus moderne et plus performant pour les 50 prochaines années. Comme, on peut le constater, il ne s’agit nullement de refonder, ou si vous voulez, de casser la fondation du parti pour en édifier une autre, car la fondation du PDS est très solide. C’est sa fondation actuelle qui nous a permis de résister à tous les assauts et agressions du défunt régime socialiste. C’est avec elle que nous sommes arrivés au pouvoir et c’est elle qui a permis au frère Secrétaire général national de reprendre le parti en main et d’écarter la menace que constituaient Idrissa Seck et sa bande.

Il est aussi stupide et irréfléchi de penser accommoder les militants des années 2000, par le changement du sigle du parti. Adjoindre une lettre ou un chiffre au sigle le dénaturera complètement. Advenant ce cas de figure, rien n’empêcherait quelqu’un d’autre de créer un nouveau parti avec le sigle PDS.

Non, le PDS de Me Abdoulaye Wade ne doit pas être sabordé comme le RPR de M. Jacques Chirac. Saborder le PDS, c’est saborder l’œuvre politique magistrale du plus grand visionnaire du Sénégal et de l’Afrique post-indépendance. Et cela est un sacrilège. Le PDS était le symbole de la lutte pour la libération de notre peuple contre la domination, les excès, les abus, les détournements de toutes sortes et l’incompétence des socialistes. Aujourd’hui, notre parti est le symbole de l’approfondissement de notre démocratie, de la bonne gouvernance et du développement économique et social.

J’en appelle donc à tous les libéraux, ceux que ce terme libéral ne gêne pas, à faire barrage à ce premier axe aussi stratégique que satanique.

C’est vrai que notre parti doit évaluer et s’adapter aux mutations profondes du monde actuel. Mais cela ne doit pas se faire par la perte de notre identité sacrée, de ce qui fait de nous des fiers PDS.

En second lieu, les partisans d’un recyclage des voleurs de deniers publics dans le PDS et dans le pouvoir, tentent d’exploiter, cette fois, la volonté d’ouverture et de rassemblement exprimée par le Président Wade, pour rejouer à nouveau leur carte maîtresse : Idrissa Seck. Ils espèrent que Mara, advenant son retour, pourrait, comme au bon vieux temps, obtenir tout ce qu’il veut de Me Wade, comme par exemple, la gestion de certains des grands travaux du Chef de l’État jusqu’ici confiés à l’ANOCI.

Pour eux, le retour de Damal Kadior ne peut être que bénéfique. Ils nous rappellent pêle-mêle qu’il a été des nôtres, qu’il était le plus proche collaborateur du Chef de l’État, qu’il est le Chef de l’opposition présidentielle et qu’il a un don de communicateur.
Bien évidemment, cela est incontestable.
Ils nous rappellent également que son retour permettra à Goorgui de ramener l’opposition à sa plus faible expression.

D’abord, cet argument ne peut être valable qu’à court terme. À moyen et long terme la donne change car, comme la nature, la politique, aussi, a horreur du vide.

Ensuite, c’est perdre de vue que Me Wade est un démocrate reconnu et qu’en tant tel il a besoin d’une opposition.

Aussi, n’ai-je aucune raison de douter de sa sincérité et de sa crédibilité quant aux accusations qu’il a portées sur Idrissa et aux preuves qu’il a dit détenir contre lui.

C’est pourquoi, je pense sincèrement que le retour de Mara rendra l’horizon du PDS brumeux.

Il portera un sérieux coup à la volonté manifeste du Chef de l’État de lutter contre la corruption, la prévarication et la mal-gouvernance. Il confirmera la thèse selon laquelle, notre parti est le réceptacle et le protecteur des voleurs et des malfaiteurs de tous genres et que notre justice n’en est pas vraiment une. En d’autres termes, son retour affaiblira notre cadre institutionnel.

M. Idrissa Seck, avec son caractère hautain, lâche et rancunier, advenant son retour, ravira les guets guerre, les positionnements inutiles qui risqueront de nous détourner de notre mission en tant que parti dominant le pouvoir. Si cela ne dépendait que de lui, nous ne serions plus au pouvoir aujourd’hui.

La place d’Idrissa Seck, tout comme beaucoup d’autres, n’est pas au PDS, mais en prison. C’est la triste réalité.

Il est vrai qu’il est du devoir d’un père de réunir sa famille en ramenant tous ses membres au bercail. Mais Mara ne s’est pas seulement éloigné de la famille. Il est devenu non seulement l’antithèse des valeurs prônées et enseignées par Me Wade tout au long de son combat, mais également un égaré au sens coranique du terme.

Autant le prophète Noé n’avait pu sauver un membre de sa famille du déluge, autant Me Wade ne devrait pas soustraire Idrissa de la justice et de sa destinée : la prison.

Autant le prophète Abraham était prêt à sacrifier son fils Ismaël sur ordre divin, autant Me Abdoulaye Wade devait sacrifier Idrissa sous l’autel de la justice sénégalaise.

En décidant de jouer la carte du Comité directeur avant tout retour d’Idrissa, Me Wade a fait preuve, non seulement, de vigilance et de prudence, mais également de démocratie interne.

Je rappelle qu’à chaque fois que Me Wade, alors leader de l’opposition, avait une proposition pour renter dans le gouvernement socialiste, il avait convoquait le Bureau politique pour un débat libre, fécond et sans concessions.

À la fin de la réunion, ceux qui avaient des positions minoritaires se rangeaient à la position majoritaire et le parti entrait au gouvernement, solide comme un roc de Quimper.

C’est ce genre de d’ébats que les militants souhaitent à propos du cas Mara.

Il ne s’agit pas pour moi de demander aux membres du Comité directeur de se rebeller contre la volonté du patron, mais de leur rappeler de ne pas manquer l’opportunité qu’il leur offre pour, arguments à l’appui, démontrer à la face du monde que le parti ne doit plus continuer à devenir ce pipeline, du bout duquel, sortent des voleur de milliards pour infester le pouvoir. Il doit rester un instrument aux mains du président Wade pour faire de notre pays, un Sénégal émergent.

Je profite de l’occasion pour rappeler aux membres du Comité directeur, au cas où ils l’oublieraient, que la carte de notre parti n’est pas blanche et qu’en conséquence, le retour d’Idrissa ne saurait se faire sur la base d’une carte blanche. Il ne peut aussi se faire sans conditions, vu les nombreuses casseroles qu’il traîne.

Le frère Secrétaire général national vous a donné l’occasion des les teinter, alors faites-le, sans états d’âmes.

Sentiments fraternels et militants!

dsambou@sympatico.ca