mardi, avril 07, 2009

Réponses à vos questions

J’ai reçu beaucoup de commentaires et de questions de militants et sympathisants du PDS, d’alliés du président Wade, d’opposants à son régime, de sénégalais se réclamant d’aucun bord et d’observateurs étrangers de la scène politique sénégalaise. Je vous remercie tous de vos commentaires et questions. Comme je ne peux répondre à chaque message, j’ai choisi de répondre à quelques questions qui, à mon avis, résument l’ensemble de vos préoccupations du moment.


Q : Je trouve vos réflexions très pertinentes. Pourquoi n’écrivez-vous pas directement au président Wade au lieu de publier vos réflexions sur internet? Je pense qu’elles sont plus importantes pour Gorgui que pour les internautes.

R : Je constate que vous avez lu et apprécié mes réflexions. Cela démontre qu’elles sont importantes pour des internautes comme vous. Il y a parmi les internautes des responsables et de simples militants du parti. Il est important, pour ceux-là, de lire des analyses ou des commentaires de gens avec qui ils partagent le même combat et la même philosophie politique et qui plus est, sont indépendants d’eux et ne sont pas mêlés à l’exercice du pouvoir. Vous savez, Internet est l’instance la plus démocratique qui existe au monde. Y publier des réflexions participe du débat démocratique. Cela dit, j’écris souvent des notes au président de la république. Je perçois cela comme une participation personnelle. Mais il faut toujours garder à l’esprit que ce que nous lui écrivons peut ne pas lui parvenir.

Q : Je suis ton frère de parti. J’ai lu ton analyse les sur les facteurs explicatifs de la défaite de la coalition Sopi 2009 et je la partage. Après avoir écouté le discours à la nation du président de la république, le 3 avril, penses-tu qu’il a vraiment décodé le message des urnes?

R : Je te remercie mon cher frère. J’espère que tu as gagné dans ta localité. Le président Wade a affirmé dans cet extrait de son de discours : "Tirant les leçons de ce scrutin, je voudrais vous redire mes chers compatriotes, que j’ai bien compris vos messages : besoin de changement réel dans la gouvernance et satisfaction des besoins populaires. Nous ferons de notre mieux et vous jugerez". Meilleure gouvernance, satisfaction des besoins et faire mieux font partis des messages que j’avais décodés. Maintenant, il reste à savoir comment cela va se concrétiser. Certes, le chef de l’État n’a pas dévoilé une stratégie ou un plan de mise en œuvre, mais nous devons lui faire confiance. Je n’ai aucune raison de douter de sa bonne foi. Mais, ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas de petites réformes par-ci et par-là, quelques changements de postes ici et là ou des promesses supplémentaires qui lui permettront d’y arriver. Il doit, comme je l’ai déjà souligné, opérer des changements en profondeur tant dans la gouvernance de l’État que du parti.

Q : Pensez-vous qu’il est utile d’avoir un premier ministre et un vice-président en même temps? Pensez-vous que nous avons besoin d’une vice-présidence?

R : Le chef de l’État a parlé d’un poste de premier ministre ou d’une vice-présidence qu’il compte confier à une femme. Cela peut se comprendre d’autant plus qu’il croit fermement à la nécessité de donner aux femmes toute la place qu’elles méritent. Il est certainement, l’un des présidents au monde, qui a le plus œuvré pour la promotion des femmes dans tous les secteurs de la vie économique, politique et sociale de son pays. Franchement, je ne pense pas que nous ayons besoin d’un(e) vice-président(e) nommé(e) par le président de la république. Ma conception de la vice-présidence est proche du modèle américain ou sud africain. Le président Wade doit éviter d’entrer dans des schémas qui raviveront la dualité au sommet de l’État. Maintenant, deux scénarii peuvent se réaliser, après bien sûr, une révision constitutionnelle :

Premièrement, le Chef de l’État peut supprimer le poste de premier ministre pour redonner ses prérogatives à un(e) vice-président(e) nommé(e). À mon avis cela n’apportera rien de concret dans le changement de gouvernance promis, sinon qu’un changement d’appellation du Chef du gouvernement.

Deuxièmement, il peut instaurer une vice-présidence tout en maintenant le poste de premier ministre. Ce faisant, il donnerait au peuple, le message qu’il n’a plus les capacités de gouverner et qu’il ne jouerait plus qu’un rôle symbolique, son vice-président exerçant la réalité du pouvoir, par procuration. S’il continue d’exercer effectivement la réalité du pouvoir, alors, c’est le vice-président ou la vice-présidente qui, cette fois, jouerait un rôle symbolique. De mon point de vue, un tel rôle serait totalement utile, voire un gaspillage de plus. En d’autres termes, cela voudrait dire que le chef de l’État n’avait pas bien décodé le message des urnes consistant à réduire le train de vie de l’État.

Q: Vous soutenez la suppression du sénat alors que Doudou Wade nous dit que le président ne peut le supprimer ? N’est-ce pas là encore une contradiction entre libéraux?

R : Je ne suis pas de cet avis. Le frère Doudou Wade a émis un point de vue parlementaire, à savoir que la suppression du sénat ne peut se faire que par une modification de la constitution par le bais de l’assemblée nationale ou par la voie référendaire. Mon assertion se situe du point de vue politique. Me Wade, en tant que leader de la majorité parlementaire, peut supprimer le sénat par le biais de sa majorité; en tant que président de la république, il peut aussi demander au peuple de se prononcer par référendum sur la suppression. Donc Doudou Wade et moi sont en phase sur ce point précis. Par ailleurs, il semble y avoir un consensus sur la suppression du sénat. Cette institution est la plus impopulaire du pays, malgré les efforts qu’elle a déployés pour établir sa crédibilité. La supprimer ne serait donc pas une mauvaise chose.

Q: Pourquoi continuez-vous à vous réclamer d’un parti dont vous jugez assez sévèrement la gestion et le comportement de plusieurs de ses responsables?

R : J’ai décidé de jeter un regard critique sur le parti et le comportement de certains responsables, parce que j’aime ce parti et je veux qu’il soit moderne et plus performant. J’ai participé au combat de ce parti depuis ma tendre jeunesse jusqu’à aujourd’hui. J’ai toujours milité dans ce parti par conviction. Je mène un combat pour que le PDS cesse d’être ce parti vieillot et archaïque pour se démocratiser davantage, se moderniser, se renouveler et s’adapter à son rôle de parti dominant le pouvoir. Je continuerai à tirer sur la sonnette d’alarme jusqu’à ce que cela se réalise. Il y a un choix à faire : Soit moderniser, renouveler et redynamiser le PDS maintenant, soit attendre de retourner dans l’opposition.

Q: Ton parti a perdu les élections. Le régime de Wade est fini. Ton PDS est mort. Ne perd pas ton temps.

R : Je trouve ton propos prématuré. C’est très léger de votre part de décréter la fin du régime sur la seule base de la défaite de notre coalition aux élections locales. Je t’invite à faire le distinguo entre perdre une bataille et perdre la guerre. Je pense aussi que tu as tord de sous-estimer aussi notre capacité à changer et à rebondir. Crois-moi, je ne perds pas mon temps. Ce que je fais témoigne de mon engagement de toujours. Je te donne rendez-vous en 2012.

Q : Que pensez-vous de la Génération du Concret? Pensez-vous que Karim a les capacités pour succéder à son père?

R : Je pense que la Génération du concret (GC) doit se dissoudre dans le PDS. C’est un mouvement qui, au départ, prétendait évoluer à la périphérie du PDS, pour soi-disant le renforcer. Au finish, nous avons constaté, non seulement qu’il n’est composé que de libéraux ou de gens qui profitent du fruit du PDS, mais que leur apport est loin d’être significatif. Qui plus est, la GC n’est pas étrangère à la raclée que nous venons de subir, surtout à Dakar. Elle a crée un flou artistique dans le parti. En se fixant comme objectif avoué de conquérir le pouvoir à l’intérieur même du pouvoir, elle a fait fausse route. Ses membres ont raconté des histoires au leader du PDS, l’ont monté contre certains militants et responsables et l’ont amené à croire qu’il n’y a pas de salut en dehors de la GC. Ils ont poussé tous les responsables du parti à adhérer ou à soutenir publiquement leur mouvement et combattu avec acharnement tous ceux ou celles qui ne leur sont pas favorables. Ils doivent se rendre à l’évidence qu’ils ne pourront jamais réussir à saborder ou à phagocyter le PDS. S’ils connaissaient, tant soit peu l’histoire de notre parti, ils ne se seraient gardés d’emprunter une telle voie. Le PDS est, et sera, le seul instrument de conservation du pouvoir pour nous les libéraux. La génération des bâtisseurs doit donc se dégonfler, renter dans les rangs et apprendre à respecter ceux qui se sont sacrifiés pour conduire Gorgui au pouvoir.

S’agissant de Karim Wade, plus particulièrement, je ne le connais pas assez pour juger de ses capacités à succéder à son père. En tant que sénégalais, il peut avoir une ambition présidentielle. Il doit maintenant se résoudre à utiliser la voie du PDS ou y aller avec sa propre bannière. La stratégie de phagocytage ou d’endiguement du PDS au profit de son mouvement ne peut plus prospérer. Il doit faire une introspection, décrypter et tirer les leçons du message que les dakarois lui ont envoyé le 22 mars dernier. Les travaux de l’ANOCI n’ont servi à rien, électoralement parlant.

Q : La Cap 21 dit, chiffre à l’appui, que la coalition Sopi 2009 a gagné les élections. Vous dites le contraire. Étant donné qu’elle appui le régime, pourquoi n’êtes-vous pas sur la même longueur d’ondes qu’elle?

R : Je voudrais vous dire, de prime abord, que rien ne m’oblige à être sur la longueur que la Cap 21. Ensuite, j’ai dit que l’analyse de la Cap 21 n’est pas fausse, loin delà, mais elle est, à mon avis, incomplète et trop partisane car ignorant des faits extrêmement importants.
Primo, une comparaison de la réalité issue du scrutin du 22 mars à celle qui prévalait antérieurement aurait permis aux leaders de la Cap 21 de se rendre compte que le PDS et ses alliés n’ont pas été victorieux, mais qu’ils ont, au contraire, perdu beaucoup de terrain. Il s'y ajoute le fait que la coalition Sopi 2009 a gagné 105 localités sans aucune concurrence.
Secondo, les résultats du scrutin révèlent que nous avons perdu des bastions, comme Dakar, Pikine, Guédiawaye, et j’en passe. Le seul fait de perdre Dakar et sa région est, en soit, une énorme défaite. Elle est d’autan plus amer que le président de la république a perdu dans son propre bureau de vote et dans son quartier du Point E. Ce qui fait que Me Wade habite maintenant dans un quartier dominé par l’opposition et vit dans une capitale dominée par l’opposition. En d’autres termes, le président de la république est cerné de toutes parts par l’opposition. Ce qui nous est arrivé est à la limite une humiliation. La défaite aurait été plus dramatique si nous n’avions pas gagné à Kébémer.
Tertio, les leaders de la Cap 21 ont perdu de vue que des villes comme Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis, Kaolack, Fatick qui constituent le poumon économique du Sénégal, sont tombées dans l’escarcelle de l’opposition nonobstant le fait que les réalisations du président Wade ont été plus importantes et plus significatives dans ces villes.

La Cap 21 y voit une victoire arithmétique, moi j’y vois une défaite politique sans précédente pour le pouvoir.

Q : Vous avez dénoncé le complot contre Macky Sall alors que vous aviez soutenu celui contre Idrissa Seck. Pourquoi êtes-vous plus favorable à l’un qu’à l’autre?

R : Je tiens à préciser que je ne suis favorable ni à l’un ni à l’autre. Je ne suis favorable qu’à mon Secrétaire général national. Idrissa Seck a été exclu suite aux évènements que nous connaissons. Nous l’avons combattu parce qu’il avait franchi le rubicon. Et si c’est à refaire nous n’hésiterons pas. Le président de la république l’avait accusé publiquement de malversations financières. Il a réitéré ses accusations au lendemain des élections présidentielles de 2007. Je n’ai en ma possession aucun élément pouvant corroborer la thèse d’un complot dans le cas d’Idy. C’est pourquoi, je continue à soutenir que le blanchiment total d’Idy par la justice doit être un préalable à son retour au PDS. Il y va de la crédibilité du président Wade, de Mara lui-même, de la justice et du pays. Nous savons qu’il a fini de bénéficier du pardon du Président Wade et, qu’en conséquence, la décision définitive de la justice n’est plus qu’une formalité. Son retour pourrait renforcer le parti à la seule condition qu’il tire les leçons de sa brouille avec le Secrétaire général national et range aux oubliettes la gestion clanique et régionaliste qui le caractérisait et s’érige en rassembleur. Concernant Macky Sall, le complot visant à le pousser à la sortie est un secret de polichinelle. Tout libéral doit dénoncer la violation des droits et libertés. Ma dénonciation du complot orchestré contre Macky relève de cette logique. Je souhaite ardemment que Macky Sall, Me Doudou N’doye, Massokhna Kane et Jean-Paul Diaz retrouvent aussi la famille libérale.

Q: Êtes-vous favorable au retour d’Idrissa Seck? L’avez-vous pardonné?

R : Ce retour ne relève pas de moi. Il relève du Secrétaire général national. Seul ce dernier peut lui accorder son pardon et il l’a fait. Ce pardon équivaut à celui tous les militants et militantes.

Je souhaite seulement qu’il tire les leçons du passé et retienne que Me Wade est l’actionnaire ultra-majoritaire du PDS.

Q : En tant qu’ancien conseiller municipal, comment appréciez-vous la perte de la ville de Pikine incluant votre commune d’arrondissement de Pikine-Nord?

R : La perte de Pikine est un énorme gâchis. La désunion des responsables, la mal-gouvernance des collectivités locales, les mauvaises investitures, la léthargie des structures fédérales, le clanisme érigé en mode de fonctionnement et l’absence de leadership local affirmé ont entrainé la capture de ce bastion libéral par l’opposition.

Q: J’ai lu dans la presse qu’Aminata Tall a suspendu ses activités au PDS. Cela ne vous inquiète-t-il pas, vous qui prônez l’unité du parti?

R : J’ai appris, comme vous, la suspension des activités de la Fédération de Diourbel. Il y a là un message que le Secrétaire général national doit décrypter. Je souhaite qu’il reçoive la sœur Aminata Tall pour trouver un terrain d’entente avec la Fédération de Diourbel dans les meilleurs délais. Il est inconcevable qu’on essaie de la tasser pour faire la place aux transhumants ou à des inconnus au bataillon. Elle a subi beaucoup d’injustice et de promesses non tenues. Il y a des gens, sans scrupule, qui veulent pousser cette brave dame vers la sortie. Elle ne mérite pas ce qui lui arrive. Il est temps qu’elle retrouve une station compatible avec sa stature de femme d’État.

vendredi, avril 03, 2009

SCRUTIN DU 22 MARS: LA CAP 21 FAIT FAUSSE ROUTE

La Conférence des Leaders de la Cap 21 s’est réunie pour procéder à une évaluation des résultats des élections locales du 22 mars 2009. La Déclaration dont j’ai obtenu copie analyse le scrutin sous un angle triomphaliste. Certainement pour plaisir au président de la république. La Cap 21 n’a certainement pas compris le message des électeurs. Elle n’a pas, non plus, compris que l’heure du camouflage de la vérité est révolue. La vérité, toute vérité doit être dite au frère Secrétaire général national. L’analyse de la Cap 21 n’est pas fausse, loin delà, mais elle est, à mon avis, incomplète et trop partisane car elle ignore des faits extrêmement importants.
Primo, une comparaison de la réalité issue du scrutin du 22 mars à celle qui prévalait antérieurement aurait permis aux leaders de la Cap 21 de se rendre compte que le PDS et ses alliés n’ont pas été victorieux, mais qu’ils ont, au contraire, perdu beaucoup de terrain. Il s'y ajoute le fait que la coalition Sopi 2009 a gagné 105 localités sans aucune concurrence.
Secondo, les résultats du scrutin révèlent que nous avons perdu des bastions, comme Dakar, Pikine, Guédiawaye, et j’en passe, qui autrefois étaient imprenables. Le seul fait de perdre Dakar et sa région est en soit une énorme défaite. Elle est d’autan plus amer que le président de la république a perdu dans son propre bureau de vote et dans son quartier du Point E. Ce qui fait que Me Wade habite maintenant un quartier dominé par l’opposition et vit dans une capitale dominée par l’opposition. En d’autres termes, le président de la république est cerné de toutes parts par l’opposition. Ce qui nous est arrivé est à la limite une humiliation. La défaite aurait été plus dramatique si nous n’avions pas gagné à Kébémer.
Tertio, les leaders de la Cap 21 ont perdu de vue que des villes comme Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis, Kaolack, qui constituent le poumon économique du Sénégal, sont tombées dans l’escarcelle de l’opposition nonobstant le fait que les réalisations du présent Wade ont été plus importantes et plus significatives dans ces villes.
Il y a deux messages importants qui sont adressés au président Wade et que la Cap 21 n'a pu décrypter, volontairement ou involontairement.
D'abord,la population demande au président Wade de changer sa façon de gouverner le pays, de prendre à bras-le-corps la crise économique et sociale, de réduire le train de vie de l’État (y compris la suppression du Sénat et la taille du gouvernement) et de moraliser le comportement des gouvernants (arrogance, exhibition de richesses, évènements folkloriques, complexe de supériorité, adoration du luxe, le 'matèye', déphasage par rapports aux préoccupations des masses populaires, promotion de l'incompétence, querelles intestines, injustices, incapacité à garder le secret des délibérations du Conseil des ministres, 'dolécratie', etc.)
Ensuite, les militants du PDS lui demandent de reprendre le parti en main, de l’unifier, de le réorganiser, de le moderniser, de le renouveler, de mettre fin à la dualité PDS-Génération du Concret et de revoir son entourage.
En lisant la déclaration des leaders de la Cap 21, j'ai le sentiment qu'ils veulent dire au président Wade et au peuple sénégalais que tout peut continuer comme avant, à l'exception de quelques petites réformettes. Adopter leur raisonnement serait une grave erreur qui nous conduirait à la perte définitive du pouvoir en 2012. Cette déclaration de la Cap 21 pose la question de pertinente de cette structure.

J’ai le plaisir de vous livrer, ci-dessous, la substance de la Déclaration triomphaliste des leaders de la Cap 21.

La Cap 21 tient à féliciter très chaleureusement le peuple sénégalais, pour l’esprit de paix, de tolérance, de dépassement et de responsabilité dont il a fait preuve, en participant, dans des proportions respectables, à un scrutin calme, apaisé, transparent, démocratique, en dépit de quelques dysfonctionnements, qui n’ont eu aucun impact significatif sur l’issue du scrutin. La conférence des leaders considère qu’il y a là une preuve de maturité politique, de culture démocratique, fruit d’une longue tradition qui s’est constituée par sédimentations successives, au travers de plusieurs décennies, dont chaque Sénégalais a des raisons d’être fier. L’héritage légué par nos prestigieux devanciers, a non seulement été préservé, mais même renforcé. Le communiqué de l’Union Européenne, donnant son point de vue sur les élections du 22 mars, ainsi que les avis exprimés par les observateurs indépendants, confirment, tous, l’ancrage de notre pays dans la démocratie. La preuve est faite que le fichier électoral est bien fiable et permet l’expression authentique du suffrage universel, tel que les électeurs et les électrices l’ont voulu. L’encre a été effectivement indélébile. La Commission électorale nationale autonome (Cena) s’est acquittée correctement de ses missions, en déployant prés de 13.000 contrôleurs, dans 13.000 centres de votes, et en supervisant les dépouillements dans les bureaux de vote et l’affichage, séance tenante, des résultats. Toutes les radios qui l’ont souhaité, toutes les télévisions, tous les organes de presse écrite ont pu ainsi communiquer les résultats sortis des urnes, directement à l’opinion. Nulle part, il n’a été noté la moindre falsification des résultats. La participation a été égale à elle-même. Puisque touts les historiens, qui ont étudié la vie politique dans notre pays, sont unanimes pour constater que la participation électorale a toujours tourné aux environs de 50 %.
Pour mémoire que le Sénégal compte : 14 Régions, 113 Communes, 46 Communes d’arrondissement, localisées essentiellement dans deux régions, celle de Thiès et celle de Dakar ; 370 Communautés rurales. Soit un total de 543 Collectivités locales.Voici la situation pour les principales coalitions et forces politiques en compétition :
Coalition Sopi 2009 : Nombre de collectivités locales gagnées 311, se décomposant ainsi : 11 régions (sur 14), 62 communes (sur 113), 12 communes d’arrondissement (sur 46) , 226 communautés rurales (sur 370) correspondant à un nombre de voix exprimées, en faveur de la Coalition Sopi 2009, de 970.220 voix.
Coalition Benno Siggil Sénégal : Nombre de collectivités locales gagnées 151, se décomposant ainsi : 03 régions (sur 14), 30 communes (sur 113), 27 communes d’arrondissement (sur 46), 91 communautés rurales (sur 370) correspondant à un nombre voix exprimées, en faveur de la Coalition Benno Siggil Sénégal, de 769.613 voix.
Coalition And Liggey Sénégal : Nombre de collectivités locales gagnées 12, se décomposant ainsi : 00 régions (sur 14), 04 communes (sur 113), 03 communes d’arrondissement (sur 46), 05 communautés rurales (sur 370) correspondant à un nombre voix exprimées, en faveur de la Coalition And Liggey Sénégal, de 203.538 voix.
Coalition Dekal Ngor : Nombre de collectivités locales gagnées 13, se décomposant ainsi : 00 régions (sur 14), 02 communes (sur 113), 00 communes d’arrondissement (sur 46) - 11 communautés rurales (sur 370) correspondant à un nombre voix exprimées, en faveur de la Coalition Dekal Ngor, de 121.477 voix.
Le PDS, seul (sans ses alliés) :Nombre de collectivités locales gagnées 14, se décomposant ainsi : 03 communes (sur 113), 11 communautés rurales (sur 370) correspondant à un nombre voix exprimées, en faveur du PDS, de 30.353 voix.
Le Parti de la Réforme (PR) : Nombre de collectivités locales gagnées 06, se décomposant ainsi : 02 communes (sur 113), 04 communautés rurales (sur 370) correspondant à un nombre voix exprimées, en faveur du Parti de la Réforme, de 14.227 voix.
And-Jëf (AJ-Pads: Nombre de collectivités locales gagnées 02, se décomposant ainsi : 02 communes (sur 113) Correspondant à un nombre voix exprimées, en faveur de Aj-Pads, de 9.478 voix.
Au total, la Majorité présidentielle a obtenu 311 collectivités locales, au titre de la Coalition Sopi 2009, 14 collectivités locales, au titre des listes « Pds » (sans alliés), 06 collectivités locales, au titre du Parti de la Réforme, 02 collectivités locales, au titre de Aj-Pads (NB : Ces chiffres ne tiennent pas compte des autres partis ayant obtenu des voix, sans pour autant gagner des collectivités locales)
Au total, le PDS et ses alliés ont obtenu 333 collectivités locales sur 543, soit, en valeur relative, un score de 61, 32 %, correspondant à 1.024.278 voix, sur un nombre de voix exprimées de 2.109.498, soit 48,55 % de suffrages exprimés.
Benno Siggil Senegal a obtenu 151 collectivités locales, soit, en valeur relative, un score de 27,81 %. Dekal Ngor a engrangé 13 collectivités locales, soit, en valeur relative, un score de 2,39 %. And Liggey Sénégal s’est adjugé 12 collectivités locales, soit, en valeur relative, un score de 2,21 %.
En termes de voix, Benno Siggil Sénégal, obtient 769.613, soit 36,48 % des suffrages exprimés. And Liggey Senegal, obtient 203.538, soit 09,64 % des suffrages exprimés. Dekkal Ngor, obtient 121.477, soit 05,7 % des suffrages exprimés. Telle est la situation du scrutin des élections locales du 22 mars 20009, sur la base d’une appréciation rigoureusement scientifique des résultats. Peut-on, au terme d’un tel constat parler de « déroute », de « débâcle », d’ « échec cuisant », de « naufrage » et que sais-je encore ? Que d’excès verbaux ! Certes, la Majorité a perdu un certain nombre de communes importantes, mais elle a dans le même mouvement conquis des bastions jusque-là imprenables, tels que la Casamance, Bakel, Kédougou, Maléme Hoddar, etc. Certes, l’opposition a remporté plus de communes d’arrondissement que la Majorité (27 contre 12), soit plus du double. Mais de la même façon, la Coalition Sopi 2009 a remporté 311 collectivités locales contre 151, soit plus du double, au détriment de l’Opposition. Autrement dit, en appliquant la même réalité des chiffres au plan national, si une élection présidentielle s’était tenue le 22 mars dernier, la Coalition Sopi l’aurait largement gagné ; s’il s’était agit de législatives, nous aurions disposé de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale ; si c’était un référendum, la Coalition Sopi l’aurait également remportée haut la main.
La Conférence des Leaders de la Cap 21 saisit l’occasion pour rendre un hommage mérité au monde rural dans son entièreté, qui a prouvé par un vote massif qu’il était plus que jamais fidèle à la Coalition Sopi et qu’il appréciait à sa juste valeur tout ce que l’Alternance lui a apporté, depuis ce jour historique du 19 mars 2000.
La Conférence des Leaders de la Cap 21 salue également les jeunes, les femmes, les commerçants et l’écrasante majorité des populations urbaines, où les listes de la coalition Sopi auraient pu triompher si des divisions internes n’avaient dispersé ses voix.
L’exemple le plus patent est celui de Djiddah-Thiaroye Kao, qui se trouve être la commune d’arrondissement la plus vaste, et qui devrait avoir six (6) conseillers de la Coalition Sopi au niveau de la Ville ; commune où il y a eu trois listes concurrentes d’une même majorité, dont la somme des voix obtenues aurait triomphé largement. Cela dit, la Coalition Sopi ne doit pas fuir ses responsabilités. Elle doit organiser une réflexion interne. Mais non par presse interposée, pour réfléchir sur les résultats, le message qu’ils véhiculent, les attentes des populations et les redressements à opérer, avec vigueur et détermination, pour voguer vers des victoires plus importantes, lors des prochaines joutes électorales. En fin la Cap 21 a décidé de convoquer un séminaire interne dans les tout prochains jours, pour amorcer, en toute rigueur, la réflexion sur cette alerte.